Artcars, le véhicule comme support artistique

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Customisation de véhicule, un courant artistique récupérée par le street art

L’essor de l’automobile et de la moto dans presque toutes les strates de la population leur a permis de s’élever bien au-dessus du simple moyen de locomotion. Symboles de liberté comme la Harley-Davidson pour certains, dénominateurs générationnels à l’instar de la Ford T, Renault 4L ou Coccinelle pour d’autres, de la Dolorean à la Batmobile, ces véhicules se mythifient et intègrent même une place centrale dans le registre de la pop culture.

Ce qui est généralement admiré dans ces bolides, outre leur propension à la vitesse, c’est leur carrure, leur forme, leur style qui les distinguent de modèles classiques. Avoir un véhicule original c’est se différencier de la masse et refléter en un sens sa personnalité et ses valeurs à travers son engin motorisé. De cette volonté de réappropriation pour se démarquer du modèle initial, produit à la chaîne, est né le tuning, rendu d’autant plus célèbre par l’émission américaine « Pimp my Ride » diffusée sur MTV. Avec l’envie de remodeler le véhicule pour le rendre unique est apparu un courant artistique : transformer ces moyens de locomotion en véritables œuvres d’art.

La pratique qui consiste à demander à un artiste de customiser un véhicule, à comprendre l’utiliser comme support artistique, est loin d’être une nouveauté. Ce sont cependant aujourd’hui les street artistes qui ont lancé une nouvelle impulsion à cette tendance

Des stars aux voitures uniques

L’un des premiers qui souhaitait façonner son véhicule selon ses aspirations est peut-être l’écrivain américain et pionnier de la contre-culture psychédélique Ken Kesey. Au début des années soixante, à la recherche d’une expérience authentique inspirée par la culture beat il souhaite, avec sa bande de vagabonds, les Merry Pranksters, sillonner librement les États-Unis à la manière du roman Sur la route de Jack Kerouac. Après avoir acquis un autobus scolaire International Harvester 1939, il demande à ses ouailles, parmi lesquels se trouve l’artiste Roy Seburn, de customiser et repeindre de motifs de type mandalas et couleurs iridescentes le véhicule qu’il baptise Further. Apprêté de façon extravagante, l’autocar scandalise sur sa route l’Amérique conservatrice.

De l’autre côté de l’Atlantique, John Lennon, célèbre chanteur des Beatles, demande en 1967 à l’artiste Steve Weaver de repeindre sa Rolls-Royce Phantom V noire en œuvre d’art psychédélique. Il en résulte une carrosserie d’un jaune vif où sont élaborés des motifs qui rappellent ceux des traditionnelles caravanes de gitans. Après sa mort, en juin 1985, le musée Cooper-Hewitt la met aux enchères. Jim Pattison, milliardaire canadien, l’acquiert pour la modique somme de 230 000 $ avant de l’offrir au Royal British Columbia Museum. Ce symbole des sixties serait désormais estimé à 5,2 millions de dollars.

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À la même époque, caractérisée par le refus de la jeunesse de suivre les conventions, c’est une autre star de la chanson qui se distingue par son moyen de locomotion. Janis Joplin avait acheté en 1968 une Porsche 365 C cabriolet blanche de 1961 en occasion. Afin de la transformer en œuvre céleste, à l’image de sa musique, elle commande à l’artiste Dave Richards, un ami de son frère, de la relooker avec des motifs naturels colorés comme des papillons, couplés avec des formes abstraites, dans des tons chauds où la couleur orange domine. Après le tragique décès de la chanteuse, sa Porsche est mise aux enchères et acquise pour 1,76 millions de dollars. Elle trône désormais au sein du prestigieux Rock & Roll Hall of Fame and Museum de Cleveland.

Les Art Cars comme objets de culte

Quelques années après le Summer of Love, cette démarche de customisation va s’institutionnaliser dans le monde de l’art contemporain. C’est le Français Hervé Poulain, commissaire-priseur et pilote de rallye, qui va inaugurer un partenariat de longue durée entre la marque BMW et des artistes de notoriété internationale. Il donne alors naissance à l’Art Car, la voiture artistique. Afin de lier ses deux passions, avec l’accord de la marque allemande, il sollicite en 1975 le sculpteur et peintre américain Alexander Calder pour transformer une BMW 3.0 CSL en véritable tableau sur roues. L’artiste élabore sur ce support d’acier en trois dimensions des formes géométriques rouges, jaunes et bleues. L’œuvre concourt cette année-là pour les 24 Heures du Mans sous le numéro 93, exempte de sponsors afin de laisser admirer pleinement sa carrosserie.

Depuis ce jour, dix-neuf BMW ont été redesignées par de grands artistes comme Roy Lichtenstein (1977), Andy Warhol (1979) ou plus récemment Jeff Koons (2010).

Le culte de l’Art Cars ayant pris de l’ampleur, il possède désormais son grand rassemblement où se retrouvent les passionnés depuis 1997, l’Artcar Fest de San Francisco. Organisé par les « cartistes » eux-mêmes (à comprendre les artistes de customisation de voitures), ils justifient leur démarche par la nécessité d’apporter l’art dans le monde chaque jour en conduisant leurs véhicules pour aller au travail, faire leurs courses et se déplacer sur les autoroutes.

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Les street artistes reprennent le flambeau

Entre-temps, avec le développement du street art, le mobilier urbain mais aussi tout ce qui se trouve dans l’espace public s’est transformé en support artistique. Qu’il s’agisse parfois d’un simple tag ou d’une somptueuse fresque détaillée sur un camion utilitaire ou la remorque d’un poids-lourd, un nouveau type d’artistes a pris la relève dans le relooking des transports motorisés.

L’une des réalisations qui a officialisé la pratique sur le modèle du spectacle, ouvrant le champ du live painting sur véhicule, est sûrement la customisation de la voiture du footballer Éric Cantona. Pour une opération caritative, au profit de la fondation Abbé Pierre, il sollicite le graffeur américain JonOne pour taguer sa Rolls-Royce Corniche de 1984 en direct de l’émission « Le Grand Journal » de Canal +, en 2012. Mise aux enchères, elle est revendue à 125 000 €, somme redistribuée à la fondation. Elle réapparait en 2014, trônant magistralement dans le hall d’entrée de l’hôtel Molitor.

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À mesure que l’art urbain gagne sa place au sein des musées, de nombreuses marques liées à l’industrie automobile saisissent cette vogue pour promouvoir leurs modèles. Certaines d’entre elles invitent alors des street artistes à venir faire le show en direct pour offrir un nouveau visage à leur dernier bolide.

Dans le cadre d’une opération marketing à caractère artistique, l’artiste « Tribal Pop » française Camille Walala a été mandatée pour relooker, au moyen de ses collages multicolores, un véhicule Renault pour l’entreprise de location Ada.

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L’artiste Bradley Theodor a quant à lui mis son expertise picturale au service de la nouvelle Rolls-Royce Phantom qui est devenue sa toile pour un client des Émirats arabes unis.

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Avec l’entrain croissant pour ce type d’événements artistiques, qui peut aisément être réalisé en live painting devant des spectateurs, nous avons également choisi avec Street Designers de mettre à profit l’expertise de nos street artistes pour proposer des véhicules redesigné selon les valeurs et l’identité visuelle de nos clients. Cette année notamment, Opera, membre de notre équipe et graffeur reconnu dans l’univers de l’art urbain parisien, a été invité à décorer un scooter pour le lancement de Build de Microsoft.

Si vous aussi, vous souhaitez personnaliser un véhicule avec un street artiste ou bien réaliser un show live lors du lancement d'un nouveau model. N'hésitez pas à nous contacter ICI ou au 0650854574.

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